Le terme de neuro-atypie désigne un fonctionnement différent. Différent de quoi ? De la norme, la neurotypie donc. Plus précisément, de ce qui a été établi comme “normal”, et à partir de quoi nos sociétés ont été pensées et construites. Voici donc pourquoi il est parfois si compliqué d’être neuro-atypique dans notre société !

 

 

Et cela désigne quoi ?

 

Une condition neurologique. On parle également de neuro-diversité ou d’intelligences multiples. En employant ces termes, on comprend alors plus aisément que cela recouvre non pas un fonctionnement différent mais une infinité de manières différentes d’être au monde, de le percevoir, de l’appréhender.

De manière plus didactique, cela désigne les troubles dys, le TSA, le TDAH, l’hypersensibilité, le haut potentiel (intellectuel, émotionnel), … Je le disais plus haut : tout ce qui ne rentre pas dans les cases donc ! C’est en lien, pour ce qui concerne les troubles du neuro-développement (les TND), avec un défaut de fonctionnement se situant dans une partie du cerveau (hémisphère droit, gauche, ou cortex préfrontal, selon les troubles). Cela sous-entend au passage que le reste du cerveau est lui tout à fait opérationnel !

Est-ce un handicap ? Souvent. Durablement ? Pas forcement. Une force ? Ça peut (doit !) le devenir. Une source de souffrance et de discrimination ? Beeeeaaaauuuucoup trop souvent.

 

Qu’en faire ?

Toutes les neuro-atypies ne font pas (et n’ont pas à faire) l’objet d’un diagnostic, ni même d’une identification. Nombreux sont les neuro-atypiques jamais identifiés, ou alors tardivement, au détour de la découverte de la particularité d’un proche, d’un article de presse, d’un reportage télé …. Mais tous n’en ressentent pas non plus le besoin et sont parvenus à trouver leurs propres stratégies pour mener une vie dans laquelle ils s’épanouissent.

Petit bémol néanmoins, il n’est pas rare d’entendre des atypiques célèbres, identifiés tardivement ou pas du tout, s’épancher sur les difficultés de leur parcours et la solitude qu’ils ont endurée dans leur enfance :

D’autres, en revanche, sont clairement en souffrance sans qu’ils n’en comprennent l’origine et un diagnostic ou une identification peut alors radicalement changer le cours de leur vie, même à la cinquantaine passée !

Concernant les enfants, il est à mon sens crucial de réagir dès les premiers soupçons et d’investiguer.

“Il est plus facile de construire un enfant solide que de réparer un adulte cassé” Olivier Revol

Attention tout de même, lorsque je parle de réagir, cela ne signifie (surtout) pas directement prendre RDV avec l’enseignant pour faire part de vos doutes, ni vous lancer bille en tête dans des bilans parfois superflus et facturés un rein par des cabinets “spécialisés” (en spoliation de parents démunis essentiellement).

Je veux dire par là d’observer, noter, vous documenter. Et lorsque vous avez quelques points saillants, pas nécessairement nombreux, constituant le fameux faisceau d’indices, alors, il est temps d’en parler à un professionnel. Le médecin de famille ou le pédiatre est tout à fait à même de recueillir vos doutes et votre demande d’accompagnement mais le manque de formation à la neuro-atypie et la défiance à l’égard des parents fait que parfois, cette étape s’avère contre-productive et décourageante. Il faut alors réussir à la dépasser et trouver le bon spécialiste qui saura vous accompagner.

 

 

Mais quels sont ces signaux d’alertes ?

Les expressions des neuro-atypies sont très nombreuses et très variées selon les atypiques.

C’est pourquoi il ne serait pas pertinent de dresser une liste exhaustive de signaux tant chacun est différent et les généralités dangereuses.

Néanmoins, voici quelques grands marqueurs que l’on retrouve régulièrement et qui peuvent mettre la puce à l’oreille :

  • la (fameuse) pensée en arborescence : votre enfant saute du coq à l’âne (si je vous montrais mon écran d’ordi au moment où j’écris cet article, il serait une parfaite illustration de cette pensée qui fonctionne par association d’idées)
  • Les montagnes russes de l’humeur, qui peuvent traduire une hyper-sensibilité (tous les sens peuvent être concernés, le toucher, l’audition, le gout….et le cumul évidemment possible !), mais aussi une intolérance à la frustration, à l’injustice, ou un sujet d’anxiété que vous n’aviez pas soupçonné ….
  • un sentiment de décalage par rapport aux autres de sa classe d’âge
  • des difficultés dans les apprentissages ou à l’inverse de grandes facilités (les deux pouvant se succéder, dans un sens comme dans un autre…)

Les impacts concernent toutes les sphères de la vie d’une personne, tant privée que professionnelle, mais ils sont différents, et appellent par conséquent des réponses différentes selon la neuro-atypie.

Dans ce dossier, nous allons donc chaque semaine vous présenter les principaux troubles et essayer modestement de vous donner les premières clés de compréhension.

 

 

Faut-il paniquer ?

En aucun cas 🙂

Bien au contraire, il faut s’ouvrir, comprendre, accepter de se remettre en question et être curieux. Et à partir de là, tout se passera bien, vous verrez !

Et être accompagné en tant que parent dans cette démarche, c’est sans conteste ce qui fera la différence.

Être parent d’un enfant neuro-atypique, ce n’est pas simplement mettre en place quelques mesures d’adaptation et obtenir des aides. C’est véritablement un bouleversement, une remise en question et un changement profond, durable et structurel de votre mode de vie, de votre manière de voir la vie, la votre, celle de votre famille et celle votre enfant. La neuro-atypie s’impose à vous, mais vous avez le choix et la maitrise de la manière dont vous allez vous adapter à cette nouvelle donnée.

L’accompagnement que je propose vise donc à vous aider à traverser ce cheminement et à accompagner ce nécessaire changement.

Durant les séances, je vous amène à passer chaque cap, à trouver en vous les ressources pour faire de ce changement une opportunité de vous réinventer et que ce changement soit choisi, accepter, maitrisé et réussi et non subit.